Comme la plupart des camps de réfugiés, le camp de Jénine est surpeuplé : 17 000 personnes dans moins d’un kilomètre carré. Les habitants craignent l’arrivée du Covid-19 car les moyens de lutte sont très insuffisants.
Le camp est situé à 5 kilomètres de la « ligne verte » qui le sépare d’Israël. Jusqu’à une date récente, il y avait beaucoup de passages au check-point de Jalameh : étudiants palestiniens de la région de Nazareth qui étudient à l’Université américaine de Jénine, Israéliens qui font leurs courses à Jénine où la vie est moins chère.
La semaine dernière encore, des Palestiniens de Jénine allaient travailler en Israël mais aujourd’hui, le flux s’est inversé : on renvoie les travailleurs vers Jénine et parfois très brutalement.
Hussein est rentré hier, dirigé vers les services sanitaires de Jénine : il n’a pas été testé mais contraint de respecter un isolement complet. Par chance, sa famille a pu l’installer seul dans la maison inoccupée de ses beaux-parents, mais beaucoup de familles n’ont pas cette possibilité.
Les ouvriers palestiniens qui travaillent en Israël sans permis sont les plus menacés. Najet témoigne que les habitants ont la peur au ventre et ne dorment pas la nuit. En même temps, l’arrêt du travail en Israël ne fait qu’aggraver le chômage et le manque de revenu dans le camp.
Source : Najet Abu Gutna et Marwan Wishahe, camp de Jénine